La double amende de 10.000 euros ne met pas en danger l’affaire de Marc Hobscheit, qui espère toutefois que l’État proposera un nouveau bail d’exploitation, sans quoi il devra quitter les lieux avant la fin de l’année. (Photo: Olivier Minaire / archives)

La double amende de 10.000 euros ne met pas en danger l’affaire de Marc Hobscheit, qui espère toutefois que l’État proposera un nouveau bail d’exploitation, sans quoi il devra quitter les lieux avant la fin de l’année. (Photo: Olivier Minaire / archives)

«Je ne vais pas en prison!», se réjouit un Marc Hobscheit soulagé auprès de Paperjam.lu. Il échappe à la peine d’emprisonnement de trois mois requise par le procureur d’État, qui avait aussi réclamé une amende de 75.000 euros à l’encontre du restaurateur et de 50.000 euros contre la Sàrl café-restaurant Waldhaff, la remise en l’état initial des lieux et la fermeture du café. Des réquisitions sévères justifiées selon le représentant du Parquet par l’état de récidive du restaurateur.

Le restaurateur en série, connu pour les hauts lieux de la vie nocturne luxembourgeoise qu’il a pilotés, avait ouvert ce bistro caché dans la verdure au bord de la Nordstrooss entre Luxembourg et Junglinster il y a six ans. Un bistro flanqué d’une véranda que le restaurateur a prolongée par une terrasse. Au fil du temps, une tente était venue protéger les clients des intempéries sur ladite terrasse, puis un toit et des cloisons en bois en début d’année lorsque la tente est devenue trop usée. «J’avais opté pour un toit en bois en pensant que c’était plus écolo, surtout dans une forêt…», explique M. Hobscheit.

Sauf qu’à partir du moment où un toit est fixé, une telle installation doit faire l’objet d’une autorisation que le restaurateur n’a pas obtenue malgré un retour positif de l’Administration de l’environnement. Lors de l’audience mi-juin, un fonctionnaire de l’Administration de la nature et des forêts a indiqué avoir été informé des travaux en janvier et avoir constaté que le bail d’exploitation conclu par le restaurateur avec l’État, propriétaire des murs, excluait toute modification des lieux, rapporte RTL.

Nous nous croyions dans une zone verte, mais en fait non.

Marc Hobscheit, propriétaire du Waldhaff

C’est un rebondissement lors du procès qui a permis à Marc Hobscheit d’obtenir en partie gain de cause. «Nous nous croyions dans une zone verte, mais en fait non», témoigne le restaurateur. «Me Krieger a montré que deux zones se superposent, une zone verte et une zone Natura 2000. Nous avons donc le droit d’ajouter une construction à un bâtiment existant.» Le tribunal n’a donc retenu que l’absence d’autorisation commodo-incommodo et a même laissé un an au restaurateur pour se mettre en règle.

«Notre demande a déjà été déposée auprès de la commune», souligne le restaurateur. Reste un écueil: l’État a dénoncé le bail d’exploitation à la suite de l’affaire et le restaurant doit a priori quitter les lieux à la fin de l’année. «J’espère que l’État nous proposera un nouveau bail et que nous pourrons rester», confie M. Hobscheit, qui s’est progressivement retiré des différents établissements qu’il possédait pour ne garder que le Waldhaff. Il espère aussi que la clientèle restera au rendez-vous malgré la «mauvaise publicité» engendrée par cette procédure judiciaire.